Messe de la Pastorale santé - Paroisse Saint Paul en Ternois

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Homélie dimanche de la Santé (8 février 2015)


Le thème qui nous a été proposé pour ce dimanche de la santé est : « Vivants…. Et fragiles ». J’aurais envie de renverser la proposition : « Fragiles… peut-être ; …Certainement même… mais… Bien vivants » et tellement vivants parfois qu’ils nous transmettent la Vie… la vraie vie, nos frères et sœurs malades et handicapés.
Sur la croix il n’y avait pas plus fragile que le Christ mais, c’est bien dans cette extrême fragilité qu’il a ouvert les yeux de la foi au centurion, qu’il a ouvert le paradis au bandit cloué à ses côtés et qu’il nous a, à tous, ouvert le Ciel.
Parmi les textes que la liturgie de ce dimanche nous propose, nous venons d’entendre un extrait du livre de Job. C’est sur lui que je m’arrêterai en ce dimanche de la santé.
Si la presse avait publié ce passage, combien de pétitions auraient circulées sur le net pour demander pour Job le droit à l’euthanasie. Une loi de circonstance aurait été votée pour le permettre. Et Job… serait tombé dans l’oubli. Et le monde n’aurait jamais connu et profité de la suite du récit. Suite dans laquelle Job non seulement ne renie pas Dieu mais s’abandonne à sa miséricorde, et, grâce à cette miséricorde, se retrouve guéri par Dieu et rétabli dans tous ses biens.
Bien sûr le livre de Job est un conte mais, comme tous les contes sa finalité est de nous faire comprendre qqch : Dieu ne veut pas la souffrance de l’homme et ne la provoque jamais mais quand elle survient il en profite pour qu’un bien puisse en sortir.

Des gens comme Job il y en a autour de nous. J’ai la chance d’en connaître un : Il s’appelle Paul. Il était moins riche que Job mais vivait bien. Il avait un travail, une maison ; il était marié et père de 3 filles. Il faisait son jogging le matin. Tout allait donc bien quand, il y a une trentaine d’années une sclérose en plaques s’est déclarée.
Sa santé se dégradant très vite, il a perdu sa mobilité puis son travail et a connu une période de grande révolte bien compréhensible mais qui a provoqué le divorce d’avec sa femme qui est partie avec ses filles.
Il s’est donc retrouvé seul, sans foyer et hospitalisé car complètement grabataire. Seul son bras gauche fonctionnait encore. La souffrance s’est installée avec la progression de la maladie et l’apparition de nombreux escarres.
Comme Job il l’attendait la mort, la désirait, la demandait même quelque fois. Plus d’espérance ! De Dieu il ne connaissait que celui des Témoins de Jéhovah qui l’avaient d’ailleurs rejeté parce que malade.
Mais Dieu veillait. Comme le dit le psaume que nous avons entendu : « Dieu guérit les cœurs brisés ». Un cœur brisé c’est tellement plein de fissures et de trous que c’est ouvert à tous les vents. Voilà ce qu’aime l’Esprit Saint ! Souffler où il veut et ou ça passe !
Mais, bien souvent, Il choisit de souffler par le cœur et la bouche de personnes qu’il met sur notre route.
Alors Il souffla à la sœur de Paul pourtant incroyante, de le prendre chez elle, de changer de métier et de devenir aide-soignante de nuit pour pouvoir s’occuper de lui pendant la journée ; les médecins ne lui donnant plus que 6 mois à vivre.
De temps en temps il allait passer quelques semaines à l’hôpital d’Haubourdin pour permettre à sa sœur de se reposer.
C’est là que l’Esprit Saint mit dans la bouche de la femme aumônier de cet hôpital les Paroles de Vie qui touchèrent ce cœur perdu. Paul découvrait l’amour de Dieu ! Il se mit à dévorer ce qu’il trouvait au sujet de la foi chrétienne. La paix revenait en lui.
Il se sentait aimé mais tellement inutile.

C’est ce qu’il confia à une autre aumônière lors d’un autre séjour de répit : « Je ne sers à rien ! » De Nouveau l’Esprit souffla et il s’entendit dire par cette aumônière avec laquelle il avait fait amitié : « si vous voulez être utile je peux vous donner du travail ! J’ai un enfant handicapé qui ne va pas bien en ce moment … vous pourriez prier pour lui »
Depuis ce jour sa vie est prière. La santé de sa sœur se dégradant il a été accueilli chez des amis où il vit. Toujours couché. De nombreuses personnes viennent le visiter pour demander sa prière et se faire réconforter par sa bonne humeur, son humour… et son courage.
Son téléphone fonctionne sans cesse, ses filles ont renoué le contact avec lui  et sa chambre s’orne des photos de ses petits-enfants. Bien qu’il continue à s’affaiblir et que l’année 2014 fut pour lui une année de terribles souffrances physiques, il a pu nous confier il y a peu de temps : «  la mort va venir mais je ne l’attend plus ; Maintenant je vis ; je suis Heureux !»
Fragile il l’est; couché il l’est toujours mais Vivant, il l’est plus encore ! Comme la belle-mère de Pierre, Jésus l’a remis debout et il sert !
De ce mal terrible qu’est la souffrance Le Seigneur a su tirer un grand bien, non seulement pour Paul : joie de se sentir aimé et utile mais aussi pour tous ceux qui le côtoient.
Mais pour cela il a voulu avoir besoin d’intermédiaires : sa sœur, les aumônières et beaucoup d’autres.

En ce dimanche de la santé l’Eglise nous invite à prendre conscience que les personnes malades et handicapées, même si elles sont parfois difficiles à accompagner, sont pour nous les guides qu’Il nous envoie pour nous faire découvrir le vrai chemin vers Dieu. Elles sont aussi des révélateurs de l’action de Dieu mais aussi des révélateurs des forces qu’Il met en chacun de nous pour nous rendre capable d’aimer en vérité et en actes. Ces personnes sont pour nous et pour le monde chemin de sainteté. Alors n’oublions pas que l’Esprit Saint peut avoir besoin de chacun nous.
Amen

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